La semaine dernière, nous avons eu le privilège d’assister à une présentation de Charlotte Duval sur l’innovation, dans le cadre du Carrefour des adhérents de Vegepolys Valley à Angers. Depuis 2016, Charlotte accompagne les entreprises dans le développement de projets innovants et a partagé diverses perspectives sur la manière d’aborder l’innovation en milieu entrepreneurial, sans perdre de vue le principal défi auquel les organisations sont confrontées : croître tout en restant compétitives.
Que signifie innover ?
L’innovation repose sur trois piliers fondamentaux : la faisabilité technique, la viabilité économique et la désirabilité pour les utilisateurs ou clients finaux. Si l’un de ces axes n’est pas respecté, nous sommes face à une idée intéressante, mais pas nécessairement innovante.
Le Manuel d’Oslo, référence internationale élaborée par l’OCDE et Eurostat, définit l’innovation comme : « l’introduction d’un produit ou d’un processus nouveau ou significativement amélioré, d’une nouvelle méthode de commercialisation ou d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques internes de l’entreprise, l’organisation du lieu de travail ou les relations extérieures ». Cette définition souligne que l’innovation ne se limite pas à la technologie, mais englobe également des changements organisationnels, marketing et relationnels.
Le Manuel distingue quatre grands types d’innovation :
- Produit : introduction de biens ou services nouveaux ou améliorés.
- Processus : changements significatifs dans les méthodes de production ou de distribution.
- Marketing : nouvelles formes de conception, de positionnement, de promotion ou de fixation des prix.
- Organisationnelle : nouvelles pratiques de gestion interne, d’organisation du travail ou de relations externes.
Cette classification aide les entreprises à identifier leurs véritables axes d’innovation et à orienter leurs efforts stratégiques.
Modèles et approches
Parmi les cadres conceptuels, le modèle de Newman, développé par le chercheur américain Damien Newman, est particulièrement intéressant. Il décrit les étapes et l’évolution du Design Thinking.
Le processus commence par la phase de recherche. Au milieu du désordre et de la confusion, il s’agit d’identifier les besoins des personnes auxquelles nous voulons proposer une solution. Les questions essentielles sont : que veulent-elles, de quoi ont-elles besoin, que ressentent-elles et que désirent-elles ? C’est ainsi que l’on définit le problème à résoudre.
Vient ensuite la phase de conceptualisation, où il faut générer le plus grand nombre possible de solutions. Puis, sélectionner celle qui correspond le mieux à l’objectif fixé. À ce stade, il est nécessaire de prototyperl’idée, c’est-à-dire lui donner une forme tangible afin de la tester auprès de consommateurs potentiels et recueillir un feedback utile pour optimiser la solution.
Un autre cadre particulièrement pertinent est celui de l’innovation ouverte (Open Innovation), concept introduit en 2003 par le professeur Henry Chesbrough de l’Université de Berkeley. Dans son ouvrage Open Innovation : The New Imperative for Creating and Profiting from Technology, il propose une stratégie où les entreprises coopèrent et cocréent avec leur environnement externe, établissant une relation de symbiose bénéfique pour toutes les parties. Contrairement à l’approche traditionnelle de recherche et développement interne, l’innovation ouverte vise à exploiter les connaissances, les idées et les ressources de diverses sources pour résoudre des problèmes, stimuler la créativité et accroître l’efficacité.
Ressources internes et externes
Historiquement, les organisations ont souvent abordé l’innovation de manière fermée, en limitant leurs projets de recherche aux ressources internes et en restreignant ainsi leur potentiel.
Aujourd’hui, de plus en plus d’entreprises adoptent une approche combinant ressources internes et externes :
- Internes : départements R&D, ingénierie, commercial, marketing, etc.
- Externes : clients, fournisseurs, concurrents, acteurs académiques et institutions publiques.
Tous ces acteurs font partie du quotidien de l’entreprise et constituent une source permanente d’idées, de défis et de solutions.
L’innovation comme moteur de compétitivité en Europe
L’innovation n’est pas un luxe, mais une nécessité stratégique. Dans un contexte européen marqué par la concurrence mondiale, les entreprises doivent miser sur des projets générant de la valeur ajoutée, améliorant leur productivité et leur permettant de se différencier.
Innover signifie s’adapter, anticiper et, dans bien des cas, prendre le leadership du changement.
En Europe, les institutions communautaires ont fait de l’innovation un axe stratégique pour garantir la compétitivité face aux États-Unis et à l’Asie. Des programmes tels qu’Horizon Europe soutiennent des projets qui associent recherche scientifique, transfert technologique et coopération transnationale.
De plus, les stratégies de transition numérique et écologique placent l’innovation au cœur d’un développement durable et résilient.
Conclusion
Chez IPLUS|F France, nous sommes convaincus que l’innovation est la voie vers un avenir compétitif et durable. Le défi consiste à transformer les idées issues du quotidien en initiatives viables, soutenues par la collaboration entre acteurs internes et externes, et alignées sur les critères internationaux de référence, tels que ceux du Manuel d’Oslo.
L’innovation est, en définitive, le pont qui relie la créativité à la compétitivité et constitue la clé pour que les entreprises européennes continuent de croître dans un monde en constante transformation.
























